Au mois d’avril 1909, les frères Bonnet-Labranche et Charles Roux installent une fabrique d’aéroplanes nommée AVIA (Ateliers vosgiens d’industrie aéronautique) au 61 rue d’Alsace dans la cité industrielle de Saint-Dié-des-Vosges. Ce choix est justifié par la proximité d’exploitations forestières et de scieries permettant de se procurer des bois de choix et de longueur convenable à bon compte.
Messieurs Roux et Bonnet-Labranche réunissent dans une salle du Grand Hôtel de la poste les Déodatiens intéressés par l’aviation. Charles Roux fait une brillante conférence sur l’aéronautique et son avenir, suivie d’un échange d’opinion sur la façon dont un aéroclub pourrait faire progresser l’aviation. Dès lors, l’aéro-club comprend 32 membres. C’est la première association de ce genre dans le nord-est de la France.
L’Aéroclub de Saint-Dié-des-Vosges organise au théâtre municipal une conférence sur l’histoire de l’aviation depuis ses origines jusqu’aux vols des frères Wright et de Farman, avec le concours d’Emile Bonnet-Labranche. Les dames y sont cordialement invitées.
Le général Gallieni de passage à Saint-Dié-des-Vosges visite AVIA et affirme que dans un avenir très prochain, l’aviation sera une auxiliaire importante de l’armée.
William Boeing aurait acheté son premier aéroplane à Saint-Dié-des-Vosges pour le transporter et le faire voler à Seattle (USA). Il fera son premier vol à cette date. La suite de l’histoire : chacun de nous la connaît.
Les ateliers vosgiens ferment. Ces messieurs, passionnés d’aviation et ardents protagonistes, cherchent surtout à construire et à vendre des appareils à modeste prix et laissent les acquéreurs achever la mise au point. C’est là que naît la légende !
Aujourd’hui de cette grande aventure, il nous reste les bâtiments de la société AVIA encore visibles dans leur totalité au 61 rue d’Alsace. La ville de Saint-Dié-des-Vosges où furent baptisés les deux continents américains est la marraine de l’Amérique.
À Saint-Dié des Vosges Mr Paul Burrus, mémoire vivante de l’industrie chocolatière et président-directeur général d’importantes sociétés, décida avec une poignée de passionnés de créer un aérodrome sur le site de Remomeix. De ce marécage, par la pugnacité d’une équipe menée par Mr Burrus qui finança l’achat de la majorité des terrains naîtra un des plus beaux aérodromes de France et de Navarre. Mr Burrus financera aussi la construction du premier bâtiment et hangar. Grâce à son impulsion, l’aéroclub de Saint-Dié se développera rapidement. Un piper Cub, un tiger moth et rapidement un Morane Rallye viendront constituer la première flotte. Dans un premier temps, la bande d’envol, commencée en 1962, mesurait 600 x 60 mètres.
Une forte activité vélivole se développa. Le premier avion du club fut un Pipper J3 de 65 cv. Dix ans plus tard, le club possédait cinq avions
La piste était passée à 900 mètres.
Un atelier, des hangars, un club house et une piste en dur apparaissent.
À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’aéroclub de Saint-Dié-des-Vosges et du centenaire de l’aviation, l’aérodrome est baptisé officiellement le 21 juin 2009 du nom de René Fonck, célèbre aviateur de la Première Guerre mondiale. Une stèle de marbre à son effigie est posée à cette occasion à l’entrée de l’aérodrome.